Date : Bordeaux
Vente aux enchères à venir
André LHOTE (1885-1962)
« D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous? », d'après Gauguin
Huile sur toile, située Tahiti en bas vers la droite
Circa 1909
Copie de la partie centrale de la toile de Paul Gauguin conservée au Musée de Boston.
Provenance : ancienne collection Gabriel Frizeau.
Rare et exceptionnel tableau réalisé par André Lhôte d’après le chef d’oeuvre de Paul Gauguin « « D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous? » découvert par le Cabinet d’expertise Alexis Maréchal.
En 1907, André Lhote est présenté à Gabriel Frizeau qui l’invite à découvrir sa collection. Guy Marandet rapporte qu'André Lhote « est étonné de voir accroché dans le grand bureau des oeuvres de Gauguin et Odilon Redon. Il admire ainsi cinq Gauguin: l'homme qui conduit un cheval dans une forêt, deux baigneuses de Tahiti, un dos de femme étendue, un paysage de Bretagne de 1894 et la fameuse toile Que sommes nous? D'où venons nous? Où allons-nous?
Ses premières œuvres, jusqu’aux débuts de sa période cubiste vers 1911, reflètent ainsi la forte influence du synthétisme et du primitivisme de Gauguin. Il s’en départira cependant, comme le montre la lettre où il dit conseiller à Gabriel Frizeau de vendre des Gauguin qu’il juge surestimés… au profit de Rouault ou Emile-Othon Friesz !
Faisant de rares séjours à Paris à l’occasion des Salons d’Automne ou des Indépendants, où il commence à exposer, André Lhote sert d’intermédiaire entre Frizeau et le marchand Ambroise Vollard, chez qui il copie des Gauguin dès 1908. Copies qui s’ajoutent donc à celles qu’il exécute chez son mécène bordelais. Son intention est aussi de tirer de ces répliques un peu de cet argent qui le fuit constamment…
D’où la tentative d’en vendre chez Bernheim en 1910, par l’entreprise de Félix Fénéon. Point de copies de Gauguin toutefois chez Druet où Lhote expose à partir de 1910.
André Lhote à jacques Rivière et (Alain) Henri Fournier, 17 avril 1910 :
« Fénéon a accepté en principe mes copies de Gauguin. Elles ont dû être expédiées jeudi. Elles sont donc arrivées depuis vendredi. Vous irez voir le plus tôt possible chez Bernheim si elles figurent à l’exposition, ou donnerez mon adresse à Fénéon et s’il vous demande le prix des Gauguin, vous les fixerez comme vous l’entendrez (au minimum 600 francs). Je crois qu’il ne faut pas faire à Gauguin l’injure de demander moins des copies de ses toiles. »
André Lhote à Jacques Rivière, 28 février 1911 :
« Vildrac m’a dit qu’il connaissait quelqu’un qui achèterait les 2 Gauguin de Frizeau (ceux copiés). J’ai écrit à Frizeau pour le décider. Il en demande 10000 francs de chaque. C’est fou. 6000 francs suffisaient. Qu’il les vende donc et qu’il achète de la peinture moderne. Il y en a encore des Gauguin en enfance. Qu’il profite de la leçon et qu’il achète des Rouault, des Friesz, des Dufy, des Le Fauconnier, les seuls peintres actuels. »
Source : André Lhote, Alain Fournier, Jacques Rivière, La Peinture, le cœur et l’esprit. Correspondance inédite. William Blake & Co, Musée des beaux-arts de Bordeaux, 1986.
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Contact :
Alexis Maréchal
Expert judiciaire près la Cour d'Appel de Bordeaux
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Tel : 06 80 17 85 27
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