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Peintures Bordelaises N°5
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Lieu : Briscadieu Bordeaux Maison de vente aux enchères Date : 23 janvier 2021
La maison de vente aux enchères Briscadieu Bordeaux en partenariat avec Artexpertise.fr, présente la cinquième vente aux enchères de peintures Bordelaises.
Véritable tour de force dans son organisation, cette vente aux enchères composée de 280 tableaux collectés un à un, est l'aboutissement de près d'un an de travail.
Cette vacation offrira un large panorama de la peinture Bordelaise de la fin du 18 ème jusqu'aux années 1970.
Le clou de la vente aux enchères sera incontestablement une huile sur panneau de Albert Marquet " Bassin d’Arcachon, jardin au Pyla", 1935.
Provenant d'une collection française, cette oeuvre inédite fait partie d'une suite de tableaux réalisés par Albert Marquet lors de son séjour sur le bassin d'Arcachon, l'été 1935.
Ce paysage d'une grande simplicité mais parfaitement organisé évoque incontestablement l'art subtil de l'estampe japonaise.
A noter la présence de deux oeuvres du peintre Bordelais Joseph Lailhaca, artiste rare sur le marché, dont cette belle et énigmatique
scène pastorale intitulée "Jeune femme dans un paysage méditerranéen.
Également à découvrir un bel ensemble de tableaux de Joseph Lépine, de Raoul DOSQUE , de Louis Marius GUEIT et également de Pierre Théron, artistes bien connus des collectionneurs Bordelais.
Quelques oeuvres marquantes de cette vente aux enchères à Bordeaux
Albert MARQUET (1875-1947)
Bassin d’Arcachon, jardin au Pyla, 1935.
Huile sur panneau signée en bas à droite
annotée au verso "Jardin Pyla 23 IIC" et datée "35". 33 x 41 cm
Estimation : 50 000/70 000 €
Provenance :
- Marcelle Marquet.
- Katia Granoff, par échange avec Madame Marquet vers 1948. - Collection particulière France à partir de 1948.
Un courrier de Katia Granoff 13 décembre 1948 authentifiant l’oeuvre sera remis à l’acquéreur.
Cette oeuvre est accompagnée d’une Attestation d’inclusion du Wildenstein Institute et sera incluse dans le Catalogue Raisonné digital de Albert Marquet,
actuellement en préparation sous l’égide du Wildenstein Plattner Institute Inc.
Joseph LAILHACA (1876-1920)
Jeune Femme dans un paysage méditerranéen.Huile sur toile.
Dimensions : 65 x 100 cm
Estimation : 2 000/3 000 €
Alfred SMITH (Bordeaux, 1854-1936)
Deux chevaux de trait. Circa 1894-1895
Etude pour la partie droite du tableau : Les Quais de Bordeaux, le matin.
Huile sur sa toile d’origine. 88 x 114 cm.
Au dos, marques des fournisseurs de toiles à peindre : Hardy-Alan à Paris et Grézy à Bordeaux.
Estimation : 4 000/6 000 €
Francois-Maurice ROGANEAU (1883-1973)
La tour à Orio.
Huile sur panneau signée en bas à droite.
Dimensions : 42 x 47 cm.
Estimation : 600/800 €
Pierre-Amédée Marcel BERONNEAU (1869-1937)
Paysage symboliste, 1905.
Huile sur toile signée en bas à droite et datée 1905.
Estimation : 1 500/2 000 €
Jean-Roger SOURGEN (1883-1978)
Maison Landaise sous les pins, près de l’Etang blanc .Huile sur panneau d'isorel, signée en bas à gauche.
Dimensions : 65 x 92 cm.
Estimation : 3 000/5 000 €
Ramiro ARRUE (1892-1971)
Vue d’Ascain.
Huile sur panneau d’isorel
Signée en bas à gauche et située Ascain au verso. 33 x 46 cm.
Estimation : 3 000/5 000 €
Jean-Paul ALAUX (1876-1955)
Visions japonaises.
Rare ensemble de onze estampes, sur papier japon, bon état de conservation.
Dimensions des feuilles : 44 x 30,5 cm
Estimation : 18 000/22 000 €
Exemplaire n° 3 (incomplet : manque la 5e planche) de l’album Visions japonaises, Paris, Devambez Editeur, 1920.
Présentée sous chemise cartonnée, avec ses pages de titre, justication, préface, table des estampes et achevé d’imprimer, c’est l’un des « dix exemplaires sur papier japon
accompagnés d’une aquarelle originale (n° 1 à 10) », sur un tirage de 300 exemplaires.
PEUT-ON PARLER DE « PEINTURES BORDELAISES » ?
C’est au regretté professeur Robert Coustet, éminent historien de l’art bordelais, que nous devons l’appellation de « peintures bordelaises » pour la vente annuelle de tableaux girondins qu’organise fidèlement l’étude Briscadieu. Tout autre nom eût été plus restrictif.
« Peintres bordelais », d’abord, ne convenait pas, car bien des peintres ont travaillé àBordeaux qui n’étaient pas bordelais d’origine. Certains même y ont fait école, comme le saintongeais Louis Auguin, le breton Louis Cabié, le suisse Amédée Baudit. Et bien des vues de Bordeaux ou de sa région sont dues àdes artistes de passage. L’on célèbre ainsi depuis quelques années le modernisme subtil des vues du bassin d’Arcachon par Willem Van Hasselt. Or celui-ci était un peintre hollandais, fixé àParis, qui passait sur le Bassin des vacances avec sa belle-famille : son œuvre très varié est loin de se résumer àla Gironde.
« Régionalisme bordelais » ne faisait pas non plus l’affaire, car nombre de natifs de Bordeaux ont accompli de brillantes carrières nationales ou internationales. Si Rosa Bonheur fut une star mondiale, rien dans sa production ne se rattache àsa province natale. Elle n’en a pas moins sa statue au Jardin public. Albert Marquet n’est bordelais que par les hasards de la naissance, et il n’aimait guère sa ville àlaquelle il n’a tardivement consacré qu’une poignée de tableaux. C’est cependant le musée de Bordeaux qu’a choisi sa veuve pour faire un legs majeur. D’autre part, qui sait que des peintres comme Jean-Gabriel Domergue ou Edy Legrand, l’un coté pour ses Parisiennes nues, l’autre pour ses scènes marocaines, sont tous deux nés àBordeaux ?
Enfin, malgré le plaisir que nous avons àretrouver des témoignages sur notre province, la peinture bordelaise ne saurait se réduire àdes vues régionales. Bordeaux a engendré des paysagistes, mais aussi des animaliers comme Raymond Brascassat, des orientalistes comme Adrien Dauzats, - des marinistes - comme Richard Faxon ou Pierre-Louis Cazaubon, des grands décorateurs comme François-Maurice Roganeau ou Jean Dupas, des portraitistes comme Paul Quinsac (qui fut aussi un sublime « pompier »), etc. L’un des plus grands peintres bordelais, le symboliste Odilon Redon, n’a laissé de son Médoc que quelques pochades àusage intime. Il faut pourtant lire ses textes pour comprendre combien, dès son enfance, la magie de l’église Saint-Seurin ou la mélancolie des landes médocaines ont imprégné son étrange univers.
Bref, la peinture bordelaise est un vaste monde que toute dénition trop étroite empêcherait d’appréhender dans sa complexité. Le premier préjugé que nous souhaitons écarter est qu’il s’agirait d’un monde clos, où l’art se trouverait en quelque sorte sous cloche, pur produit du terroir mûrissant sans ingérence externe. Bien au contraire, l’art bordelais a toujours été fait de passages et de brassages. Il faut savoir que le premier tableau bordelais identié, une Vierge de pitié datée de 1469 et conservée au Musée des beaux-arts, est l’œuvre d’un Flamand (ou d’un Allemand) nommé Hans Clot ! Dès la n du XVIIIe siècle, beaucoup d’artistes qui se formaient àBordeaux allaient perfectionner leur métier àParis, où ils découvraient les tendances contemporaines. Les meilleurs décrochaient un premier ou second prix de Rome qui leur permettait de passer quelques années dans la Ville éternelle et d’amorcer une brillante carrière. Ce fut le cas du créateur de l’école des beaux-arts et du musée de Bordeaux, Pierre Lacour (1745-1814), premier artiste de la cité àse rendre àRome avec son ami Taillasson. Au début du vingtième siècle, les beaux-arts de Bordeaux se gloriaient d’être une pépinière de prix de Rome !
Par ailleurs, c’est une bonne partie de l’art français ou européen qui passait par Bordeaux àl’occasion du salon annuel des Amis des Arts de Bordeaux. Du Second Empire à1939, cette manifestation artistique et commerciale a permis aux Bordelais de découvrir un vaste panorama de l’art de leur temps – àcommencer par des Delacroix majeurs qui sont rentrés dans leur musée. Si tous les peintres ociels étaient représentés, on y a vu aussi des novateurs comme Manet, Boudin ou Monet. Il faudrait aussi parler du rôle de galeries telle qu’Imberti, l’une des premières en province àmontrer des impressionnistes.
En sens inverse, Bordeaux a connu des mouvements identitaires dont le but était d’armer avec erté l’existence d’une école locale, capable de produire des artistes de bon niveau. La première manifestation en fut la création au Siècle des Lumières d’une académie de peinture, sculpture et architecture qui dispensa un enseignement et organisa dès 1771 des expositions artistiques dans la cité. Forts de leur réussite àParis, certains Bordelais ont tenu àmaintenir des relations dèles avec leur ville natale et ày encourager le progrès des arts. Ce fut par exemple le cas d’Adrien Dauzats àl’époque romantique, ami de Delacroix qui fut l’un des piliers des Amis des Arts ; ou de Jean Dupas àl’époque Art déco, qui prota de ses liens avec le maire Adrien Marquet pour guider une politique de grands décors monumentaux (Bourse du Travail). Après la Deuxième Guerre mondiale, on a de la peine àcompter tous les groupes qui sont nés pour introduire l’avant-garde àBordeaux et nourrir une vitalité créatrice.
Les possibilités d’apprentissage oertes par l’école municipale des beaux-arts, le développement d’un marché de l’art grâce aux salons annuels de peinture et àl’apparition de galeries, ont contribué àla naissance, non pas d’une école bordelaise homogène, mais de plusieurs mouvements picturaux marqués par une « identité génétique » girondine. Citons-en deux. Le XIXe siècle a vu àBordeaux l’expansion d’un courant paysager riche de dizaines d’artistes, dont la production commence sous la Restauration pour s’éteindre au milieu du XXe siècle. Stimulé par l’essor du régionalisme et par l’introduction de la lithographie, ce courant connaît une première phase marquée par le romantisme et le goût de l’archéologie médiévale, - avec Gustave de Galard, Jean-Paul Alaux (premier du nom)ou Léo Drouyn -, et se poursuit dans la seconde moitié du siècle avec des peintres marqués par Corot et Courbet : Louis Auguin, Léonce Chabry, Hippolyte Pradelles, etc. On peut véritablement parler làd’une grande école bordelaise de paysage, qui explora notamment les sites des landes ou du bassin d’Arcachon.
Dans l’Entre-deux-guerres, quelques grands prix de Rome issus de l’école des beaux-arts de Bordeaux – où ils reçurent les cours des décorateurs de théâtre Artus et Lauriol – marquèrent l’art de la grande décoration, celle des monuments officiels, des expositions universelles, des paquebots, par un style mêlant académisme et modernité. A propos de ces artistes (Jean Dupas en premier lieu, puis Jean Despujols, François-Maurice Roganeau, Raphaël Delorme ou le céramiste René Buthaud), on a pu parler lors de leur réhabilitation d’une « école Art déco de Bordeaux ». En réalité, autour de Jean Dupas, c’est un noyau de Bordelais qui s’est retrouvé au cœur d’une dernière apothéose de l’académisme parisien – au point qu’on a assimilé àl’école de Bordeaux un prix de Rome comme Alfred Janniot qui a travaillé avec Dupas sans être bordelais lui-même. Après la Seconde Guerre, la décoration monumentale sera illustrée par André Lhote (avec l’immense Gloire de Bordeaux de la Faculté de Médecine) et par son élève Pierre Théron, auteur d’impressionnants décors pour l’usine SAFT ou pour la Maison du Paysan.
Ce vaste champ historique qu’est la peinture bordelaise s’enrichit, au fil des ans, de tableaux réapparus qui aident àla mieux connaître et àpercevoir toutes ses nuances. C’est àces découvertes que s’emploie ici la maison Briscadieu, pour l’histoire de l’art et pour le plaisir de tous.
Source: Catalogue de la vente aux enchères du 23/01/2021 Briscadieu Bordeaux. Remerciements à Mr Jacques Sargos
PEINTURES BORDELAISE N°5
VENTE AUX ENCHERES PUBLIQUES
Provenances : Collections particulières de Bordeaux et de Gironde, successions et à divers
Samedi 23 janvier 2021 à 14h00
HOTEL DES VENTES BORDEAUX SAINTE-CROIX
12-14, rue Peyronnet - 33800 Bordeaux S.A.S. BRISCADIEU BORDEAUX (Agrément 2002 304)
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Sur rendez-vous du lundi 18 au jeudi 21 janvier.
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Vendredi 22 janvier : 10h à 12h et de 14h à 19h
Samedi 23 janvier : 10h à 12h
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